Nos animatrices


Huguette Quemeneur

Thème d'écriture 2023.2024

"Le ressenti"

L'exploration pleine de sensibilité des empreintes, traces, témoignages et autres valeurs à laquelle nous sous sommes livrés l'an dernier nous a plongés et, j'ose le terme, ancrés dans la vibration des états d'âme, des émotions investie de ses débuts jusqu'à nos jours, imaginée ou expérimentée.

Inhérente à nos différentes approches, la notion de mémoire s'est alors trouvée convoquée, ainsi que son partage ou sa mise en œuvre, qui font sens et histoire.

Or, et même s'il en a déjà été ainsi au fil de différentes époques,  les temps que nous traversons questionnent cette notion et en floutent les contours. Y faut-il des redéfinitions régulières, collant à l'époque, ajustées selon les critères imposés par un courant du moment qui lisse ou multiplie les Histoires ?

 

La question se pose alors: comment recevons-nous le monde. Comment recevons-nous ce qui se dit, ce qui s'écrit, dans l'instant que nous habitons ?

 

Laissons l'écriture nous embarquer dans un voyage à travers ce qu'il y a de plus profond et caché chez l'être humain : le ressenti.

Car c'est bien là que convergent ou divergent nos expériences et ce que nous en faisons, dans la mise en lumière individuelle de nos émotions et de notre connaissance et leur ajustement à celles des autres, dans la manière de nous regarder et de participer ainsi à ce que l'aventure humaine a de complexe, certes, mais de si passionnant.

 

Nathalie Chbeir

Fil rouge 2023 - 2024

« Du silence aux mots »

 

La pression plus ou moins forte du stylo sur la page blanche

On écrit l’indicible, l’imperceptible aussi parfois. On laisse nos sens s’exprimer par la pression plus ou moins appuyée du stylo sur la page blanche.

Les ratures font taire la phrase de trop lorsque les mots épris de liberté nous trahissent.

L’écriture intuitive nous permettra quelques fois d’explorer ce que le coeur veut dire.

La ponctuation

Caractères spéciaux toujours silencieux essentiels au sens que nous voulons donner au récit. Virgule qui respire, point-virgule qui trébuche, point qui précède un espace vide nécessaire à l’élan de la phrase qui suit, qui s’exclame ou qui interroge.

La couleur de l’encre

La couleur de l’encre parle sans rien dire : le rouge pour imposer ou corriger, le vert pour plus d’indulgence mais qui s’impose. Le noir et le bleu sont plus dociles, plus intimes, plus humbles.

Les journaux intimes

Les journaux intimes, essentiels compagnons des adolescents, ne permettent t-ils pas de rompre le silence imposé par une société révoltante, par un désir envahissant, par tant d’espoirs brisés dans l’oeuf ?

Plus tard, ces journaux deviennent des compagnons auxquels nous pouvons tout dire, même ce qui restera à jamais silencieux pour nos proches qui n’auront pas su lire dans nos yeux, qui ne savent pas décoder nos rêveries.

Entre les lignes se disent aussi tellement de choses !

Écriture invisible et pourtant si vivante qui réveille l’émoi.

La page blanche et l’amour

Les lettres d’amour nous touchent depuis la nuit des temps. Elles s’adressent à celui ou à celle qu’on désire en silence, qui nous manque. Nous sommes bouche bée devant l’être désiré alors que nous voudrions exprimer un simple : « Je t’aime ».

Un parfum, un baiser coloré sur du papier glacé, une écriture qui se penche et trois points de suspensions…qui en disent long.

De nos jours il y a aussi les textos qui voudraient  parfois trop en dire dans si peu d’espace.

Nous dégainons l’émoji, l’émoticône ou le smileys, bref, le pictogramme pour illustrer ce que l’on ne dit pas par pudeur ou par flemme ou encore ce sur quoi nous souhaitons très lourdement insister :

« Je t’aime » + coeur rouge + coeur violet + coeur rose…

 

Avant d’être investis par le vivant, les espaces sont des espaces vides.

L’absence et le silence précèdent l’écriture.